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c'est ma mère qui l'a dessiné et moi qui l'ai colorié
Par Séverine Sileig, le 20.10.2014
magnifique vraiment il n'y a pas d'autres mots
Par Maïté, le 20.10.2014
sublime poème d'amour
Par Maïté, le 20.10.2014
superbes paroles, superbe chanson
Par Maïté, le 20.10.2014
j'adore
Par Maïté, le 20.10.2014
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Date de création : 05.06.2014
Dernière mise à jour :
07.11.2014
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Le drame.
Le jour s’est levé (Téléphone)
Le jour s'est levé
Sur une étrange idée
Je crois que j'ai rêvé
Que ce soir je mourrais
Le jour s'est levé
Plein de perplexité
Si ce n'était pas un rêve
Qu'il faille s'en aller
S’en aller
Comme le jour avançait
En moi je pensais
Si ce n'était pas un rêve
J'ai tout à aimer
Quand le jour s'est couché
J'ai réalisé
Que ce n'était qu'une trêve
Dans ma réalité
Nous sommes ici pour croire
Rien d'autre à laisser croire
Croire que l'on meurt ce soir
Pour qui veux bien voir
Le voile est levé
Sur ma pauvreté
Qu'ai-je donc à garder
Qui ne sera soufflé
Oui, le voile est levé
Tout est si coloré
Qu'ai-je donc à donner
Qui ne sera soufflé
Nous sommes ici pour croire
Rien d'autre à laisser croire
Croire que l'on meurt ce soir
Et qu'il est déjà tard
Déjà tard
Mais pas trop tard
A toi de voir
A toi de croire
Le jour s'est levé
Sur cette étrange idée
La vie n'est qu'une journée
Et la mort qu'une nuit
La vie n'est ajournée
Que si la mort lui nuit
Le drame arriva durant les vacances de Pâques. Justin était venu dire au revoir à Kilian car il partait pour les États-Unis pendant quinze jours. Le jeune garçon attendait ce voyage avec impatience : c’était le cadeau d’anniversaire de son grand père pour ses seize ans !
- Je t’enverrai plein de cartes et des photos ! Et quand je reviendrai on visionnera les films sur ta télé ! Avait promis Justin la veille de son départ.
Au moment même Kilian était heureux pour son ami et même fier de connaître un garçon de son âge qui partait pour les États Unis ! Ce n’était pas chose courante dans le quartier !
Vers vingt-deux heures, Justin lui avait adressé un dernier coup de téléphone : l’embarquement était imminent. Les deux garçons s’étaient dits une dernière fois au revoir, sans se douter que c’était la dernière…
Vers 3 heures du matin, incapable de fermer l’œil, Kilian adressa un SMS à Michaël l’un des copains avec lesquels il avait fait les quatre cent coups. "Mik si tu ne dors pas, rendez vous au garage : j’ai pris les clés de la voiture de mon père !"
Kilian se rhabilla, descendit l’escalier en prenant bien soin de ne pas faire grincer les marches, enfila sa veste dans le noir complet, fouilla dans la poche de son père : les clés étaient bien là, pourvu qu’il y ait de l’essence dans la tire !
Le jeune garçon préféra ouvrir la fenêtre du rez de chaussée plutôt que la porte d’entrée qui risquait de faire du bruit et d’éveiller ses parents qui dormaient juste au dessus, et quitta l’appartement.
La nuit était douce. Il contempla le ciel et les étoiles et songea à Justin en train de voler tout là haut en direction de l’Amérique ! L’Amérique ! Le rêve ! Recommencer une nouvelle vie dans un aussi grand pays, où personne ne le connaîtrait, ne le traiterait de voyou, de pédophile ! Un pays où il aurait le droit de vivre, d’espérer, de rêver !
Kilian ressentait cette nuit un exceptionnel besoin de liberté ! Jamais encore il n’avait éprouvé ce genre de sentiment ! C’était presque inconsciemment qu’il avait décidé de faucher les clés de la voiture de son père et de s’offrir une petite virée nocturne ! Lui aussi avait besoin d’espace et à défaut de partir conquérir les Amériques comme son ami, il avait décidé de conquérir la route ! La route et peut être même l’autoroute toute proche, dont il pouvait voir les lumières depuis la fenêtre de sa chambre. Combien de fois ne s’était il pas surprit à rêver qu’il ferait bon de rouler à toute allure sur une autoroute déserte, la musique à fond dans une voiture! Combien de fois n’avait il pas emprunté à son insu la voiture de son père pour une petite escapade nocturne dans le quartier ! Il avait pourtant déjà failli se faire coincer le jour où il avait heurté une voiture en stationnement ! Le lendemain son père lui avait demandé des comptes mais l’affaire s’était heureusement arrêtée là ! Et le jour où il avait croisé deux voitures de flics coup sur coup! Heureusement qu’ils n’avaient pas prêté plus attention au conducteur de la vieille Renault Fuego qu’ils croisaient ! Que se serait-il passé s’ils avaient reconnu Kilian ? Le jeune garçon préférait ne pas y penser !
Il contourna le pâté de maisons et tomba nez à nez avec Michaël qui l’attendait déjà !
- J’ai reçu ton message ! C’est trop cool ! On va enfin remettre çà ! Ça faisait vachement longtemps ! J’avais fini par croire que tu avais peur !
Kilian haussa les épaules ! Peur ! De quoi aurait-il pu encore avoir peur après tout ce qu’il avait vécu ?
- J’étais avec Justin ! Il m’a dit que je ne devais pas…
- Oh envoie le au diable ton Justin ! Répliqua Michaël. Monsieur parfait a dit que tu ne pouvais pas emprunter la bagnole de papa et toi tu lui obéis au doigt et à l’œil ! Laisse-le un peu tomber et prends ton pied bordel ! Ce gars là ne sait pas ce que c’est que vivre et s’amuser !
- Je ne lui obéis pas ! Riposta Kilian un peu honteux de ressentir la sensation de trahir son ami. Et puis, mon père avait caché ses clés après nos deux dernières virées ! Mais maintenant comme ça fait longtemps, il a cru que je ne remettrais pas çà !
Le jeune garçon ouvrit la portière, s’installa au volant et déverrouilla la porte côté passager afin que son ami puisse prendre place à côté de lui. Michaël rigolait, comme d’habitude ! Michaël ne savait faire que rigoler et rechercher les sensations fortes.
Kilian mit le contact. Ses mains tremblèrent légèrement. Il déglutit difficilement : le visage d’Émilie s’imposa brutalement à lui tel qu’il l’avait vu lorsque la petite fille avait appris qu’il avait entrepris sa première virée nocturne et heurté un véhicule en stationnement !
"Ne refais plus ça Kilian ! Tu pourrais te tuer et j’en serais malheureuse toute ma vie ! Il y a d’autres moyens de t’amuser ! Pense à tes parents si la police devait leur téléphoner en pleine nuit pour leur annoncer que tu t’es tué en heurtant un pylône ou une voiture ! Je t’aime Kilian ! Ne fais pas l’idiot ! Attends que je grandisse, on se retrouvera… "
Kilian chassa le visage de sa petite amie et démarra en trombe. Michaël alluma l’autoradio et y enfonça une cassette de techno, puis tourna le bouton de volume à fond. Kilian s’en donnait à cœur joie, Michaël riait comme un fou à chaque fois que son ami prenait un tournant, dérapait, faisait grincer les pneus…
Au moment où Kilian changeait de vitesse, la musique changea également, c’était Capodastre, une musique de Shaoni, leur préférée à Justin et à lui.
- Ne fais surtout pas le con pendant que je ne serai pas là ! Je ne me le pardonnerais pas ! Avait murmuré Justin à son oreille avant de s’en aller.
Un soubresaut de colère fit tressaillir Kilian, « Ne fais pas le con, je ne me le pardonnerais pas ! » Facile à dire pour toi ! Toi tu es parti ! Toi tu as un avenir, tu n’es pas comme les autres jeunes du quartier ! Gronda Kilian en diminuant le volume.
- Qu’est ce que tu racontes ? Marmonna Michaël, mécontent que son ami ait baissé la musique, mais il oublia bien vite sa question ; Kilian semblait tout à coup se déchaîner, il appuya à fond sur l’accélérateur et Michaël, collé au siège fulminait de joie !
- Trop cooool ! Vas-y Kilian ! Plus vite ! Fonce…
Kilian remit la musique à fond, « Toi tu es parti ! Et tu es parti plus loin que tu ne l’imagines ! Même si tu reviens tu es parti loin de ce quartier pourri ! Toi tu as un avenir, une famille qui t’aime, tu seras heureux, tu te marieras, tu auras des enfants… Il n’y a rien pour moi sur cette Terre ! Hurla t’il soudain, et cette fois, Michaël prit peur ! Que lui arrivait-il tout à coup au paisible Kilian ?
- Et cool man ! Tenta-t-il en posant sa main sur le bras de son ami ! Mais Kilian rejeta violemment la main de Michaël et se remit à hurler pour lui tout seul en s’adressant à l’image de Justin qu’il voyait dans le pare brise.
- Il n’y a personne pour moi sur cette Terre ! Il n’y a personne pour moi et il n’y a rien pour moi ! Rien ! Rien ! Rien !
- Arrête ! Arrête ! Hurla Michaël terrorisé. Tu vas nous tuer, arrête…
CAPODASTRE de Shaoni
Yves est dégoûté… de lui-même.
Il n’avait pas besoin de cela, mais le résultat du procès dégoûta encore davantage Yves de Schuller. Même la juge Le Gouriec, pourtant extrêmement sévère ne s’était pas laissé prendre au dossier monté de toutes pièces par Martin pour justifier le placement de Kilian. En même temps il se détestait de penser ainsi. C’était tellement lâche, mais il avait presque espéré que la juge condamne l’adolescent, au vu des éléments du dossier de police. La condamnation du jeune garçon aurait fait taire sa conscience. Il aurait pu se réfugier derrière lavérité judiciaire.
Yves secoua la tête. Mais qu’était-il devenu comme monstre ? Un autre policier, un policier intègre et courageux aurait été encore plus choqué si le gamin s’était fait condamner en sachant qu’un policier avait menti et lui regrettait que ce n’ait pas été le cas pour apaiser sa conscience tourmentée ! Il ne se reconnaissait plus.
Dégoût.
A quoi je sers ? (Mylène Farmer)
Poussière vivante, je cherche en vain ma voie lactée
Dans ma tourmente, je n'ai trouvé qu'un mausolée
Et je divague
J'ai peur du vide
Je tourne des pages
Mais ... des pages vides
Poussière errante, je n'ai pas su me diriger
Chaque heure demande pour qui, pour quoi, se redresser
Et je divague
J'ai peur du vide
Pourquoi ces larmes
Dis... à quoi bon vivre
Mais mon Dieu de quoi j'ai l'air
Je sers à rien du tout
Et qui peut dire dans cet enfer
Ce qu'on attend de nous, j'avoue
Ne plus savoir à quoi je sers
Sans doute à rien du tout
A présent je peux me taire
Si tout devient dégoût
Poussière brûlante, la fièvre a eu raison de moi
Je ris sans rire, je fais n'importe quoi
Et je divague
J'ai peur du vide
Je tourne des pages
Mais ... des pages vides
Mais mon Dieu de quoi j'ai l'air
Je sers à rien du tout
Et qui peut dire dans cet enfer
Ce qu'on attend de nous, j'avoue
Ne plus savoir à quoi je sers
Sans doute à rien du tout
A présent je peux me taire
Si tout devient dégoût
A la rentrée, Justin rentra en seconde après avoir vainement essayé pendant toutes les vacances de plaider la cause de son ami et de convaincre Vonnick de garder son fils à la maison.
Kilian, lui, retourna dans son internat et ne fit plus le moindre effort pour essayer d’obtenir de bons résultats.
Ordinairement, chaque week end Justin et lui se retrouvaient soit chez l’un soit chez l’autre.
Le procès s’était bien passé et le jugement démontrait que Kilian n’avait commis aucun acte relevant de l’attentat à la pudeur envers sa petite voisine, dont les parents furent déboutés dans leur demande de dommages et intérêts. Mais si Justin s’en était réjoui pour son ami, Kilian en revanche ressassait de plus en plus d’idées noires. Si Meghann et Tugdual n’avaient pas menti, jamais la police ne serait venue l’arrêter, jamais il n’aurait passé une nuit dans une cellule du commissariat, jamais non plus il n’aurait gâché une année dans cet horrible centre, jamais il n’aurait vécu toutes ces expériences, jamais il n’aurait passé un mois de vacances aussi abominables, jamais il n’aurait été contraint d’aller dans cet internat!
En somme, Meghann en mentant, Nolwenn en tentant d’exagérer les choses pour obtenir de l’argent sur le dos de sa fille, le commissaire Schuller en faisant un rapport poussant la juge à le placer, alors qu’il savait que le jeune garçon n’avait pas commis l’acte dont on l’accusait, et la juge qui l’avait placé à la demande du commissaire Schuller, tous ces gens l’avaient puni pour une faute qu’il n’avait pas commise. A cause de cela, il avait subi toutes sortes de sévices, des coups et autre, à cause de cela sa vie avait été totalement bouleversée, il avait perdu ses repères, sa famille, ses amis, le respect de tout le monde, car qu’il soit acquitté ou non, les gens du quartier continueraient à le traiter de pédophile, rien ne changerait, on dirait qu’il avait eu de la chance, c’était tout, et que comme d’habitude la justice était laxiste envers les délinquants ! Il avait perdu sa liberté aussi, car il ne pouvait s’empêcher, en y réfléchissant, de considérer cette année passée dans le centre, celle passée en internat et la suivante qui se profilait, comme autant d’années de prison ferme pour un acte qu’il n’avait pas commis !
Trois ans de prison pour rien !
Kilian était de plus en plus révolté, contre ses parents, contre la justice, contre la police, contre les gens du quartier, l’internat, la société en général.
Kilian qui était jadis un garçon qui se laissait vivre, devenait haineux et dans son esprit une idée commençait à se faire jour : ordinairement on est puni lorsqu’on commet une faute ! Lui avait été puni pour une faute qu’il n’avait pas commise ! Et quelle punition ! Trois longues années de prison dans un centre pourri et un internat poubelle, et ce n’était certainement pas terminé ! Sa mère était trop contente de pouvoir l’envoyer à l’internat et de pouvoir se décharger sur ce dernier des responsabilités de son fils! Il serait probablement réellement obligé d’y aller jusqu’à sa majorité !
Tout compte fait, pourquoi ne pas suivre le chemin à l’envers puisque la police et la justice en avait donné l’exemple en le punissant avant de savoir s’il était coupable ? Pourquoi ne pas mériter maintenant les punitions qui lui avaient étés infligées à tort, ne fut ce que pour calmer un peu son âme révoltée ?
Auparavant lorsque Justin rentrait chez lui, Kilian restait également dans sa chambre et allait dormir. Depuis quelques temps il ressortait après le départ de son ami, ce qu’il n’avait pourtant plus jamais fait depuis deux ans, et qui inquiétait sa mère. Le jeune garçon finit par retourner avec la bande, et les week ends où Justin n’était pas là car il allait chez ses grands parents, il fréquenta à nouveau la bande durant des week ends entiers et ne rentrait plus à la maison, comme auparavant.
A l’internat, il séchait les cours et ses bulletins devinrent de plus en plus déplorables.
Vonnick en voulait à son fils, mais également à Justin : il n’aurait pas du aller chez ses grands parents, il aurait du mieux surveiller Kilian et l’empêcher de retomber dans ses mauvaises fréquentations.
Un anniversaire pourri.
Les vacances cette année là furent un véritable cauchemar pour Kilian, de même que son quinzième anniversaire au cours duquel il ne reçut pas le moindre cadeau parce qu’il avait raté son année. Vonnick organisa une fête le jour même de l’anniversaire de Kilian, pour l’anniversaire de son mari, qui avait eu lieu quelques jours plus tôt. Les invités avaient tous apporté des cadeaux pour François, mais rien pour Kilian, ignorant totalement que c’était son anniversaire ! Le jeune garçon avait débarqué pratiquement en pleurs chez Justin, qu’il avait ramené chez lui, et qui choqué par l’attitude de la mère de son ami avait mis les invités au courant de l’anniversaire de Kilian ! Très ennuyés, certains d’entre eux donnèrent un billet au jeune garçon, affirmant qu’ils auraient apporté un cadeau si seulement ils avaient étés au courant !
Vonnick était furieuse, mais n’osait se fâcher contre Justin, ne sachant s’il l’avait fait exprès ou non.
Pendant toutes les vacances elle fit subir un chantage à son fils, le menaçant quotidiennement de le renvoyer à l’internat s’il refusait de faire ceci ou cela… Kilian tint bon et essaya de contenter sa mère, mais il était à bout de nerfs.